Mercedes Dassy
Mercedes Dassy, performeuse et chorégraphe, danse depuis l’enfance. A Bruxelles où elle grandit, elle est marquée par le bouillonnement chorégraphique de la scène belge. Encore adolescente, elle est sélectionnée pour faire partie d’un spectacle avec d’autres jeunes danseur.euse.s et cette expérience lui fait découvrir à la fois l’exigence de la création et les joies de la tournée. Elle sait désormais qu’elle veut en faire son métier. A 19 ans, elle part se former à la « Salzburg Experimental Academy of Dance » (S.E.A.D.) en Autriche pendant 3 ans. De retour à Bruxelles en 2012, elle danse en tant qu’interprète pour les compagnies Voetvolk/Lisbeth Gruwez, Compagnie3637, Notch company/Oriane Varak Leslie Mannès/Thomas Thurine/Vincent Lemaître, entre autres.
Très rapidement cependant, elle ressent la nécessité de s’atteler à ses propres projets.
Après une première forme courte, PAUSE, elle crée le solo I-CLIT en 2018, en s’entourant d’une équipe de fidel.e.s collaborateur.rice.s. Avec cette pièce, elle inaugure le chantier chorégraphique d’une œuvre prolifique et radicale autour de l’articulation entre intime et politique. I-CLIT est d’abord un processus de réappropriation de son corps mais aussi de la culture féministe dont elle a hérité et à laquelle elle intègre ses propres influences issues de la culture pop. Le résultat est une œuvre protéiforme et métamorphique, dense et éclatante, sculptée par la musique omniprésente, les images vidéos et le transformisme vestimentaire. Elle pose là les bases d’une esthétique nouvelle et singulière qui bouleverse le public et la scène de la danse. Elle reçoit cette même année, le prix Jo Dekmine du Théâtre des Doms qui récompense les créations et artistes prometteu.r.se.s.
Dès l’année suivante, Mercedes Dassy s’attaque à un nouveau solo, B4 summer, qu’elle souhaite plus introspectif. Dans la lignée de son précédent travail, elle déploie une présence magnétique tantôt placide et lancinante tantôt crue et frénétique. Le périmètre de ses questionnements s’élargît : comment lutter ? Comment faire face au vertige de toutes les formes de domination ? Elle cisèle son vocabulaire et étend son empreinte. Là encore, le succès est au rendez-vous et elle est à nouveau récompensée, cette fois par le prix du jury du concours de danse Podium dans la catégorie solo/duo.
A cette même période effervescente, elle monte en duo avec le comédien Tom Adjibi, la pièce TWYXX puis chorégraphie un solo pour la danseuse Maeva Lassère, commande de l’opéra de Lyon, et performe PAMELA CHAPITRE 6765 pour l’édition 2020 du festival Actoral de Marseille.
Puis en 2022, elle s’éloigne de la forme solo pour créer RUUPTUUR, un nouvel opus qui veut raconter la puissance du collectif. Pour cela, elle s’entoure au plateau de trois autres danseuses d’horizons très différents. Ensemble, elles développent une chorégraphie de groupe inédite aux allures futuristes, alliant le mouvement à la figure du centaure à travers l’utilisation d’un costume articulé. Après 5 années d’une production inouïe et à seulement 32 ans, Mercedes Dassy ouvre à présent un nouveau cycle de recherche. Fascinée par la figure iconique de la chanteuse, elle s’intéresse à la voix et à l’écriture qu’elle souhaite explorer à partir de ses propres textes. Pour ce nouveau chapitre, elle sera, entre autres, artiste associée à Charleroi danse dès la saison 2023-24.
Biographie par Hanna El Fakir
Belgique